Oui, je suis de retour plus tôt que prévu, mais si je n'écris pas un article rapidement je vais délaisser mon blog et ça n'aura mené à rien, ça ne m'aura pas aidé moi-même, je n'aurais pas passé du temps à faire quelque chose de constructif pour une fois, j'aurais sûrement passé ce temps à me ronger les ongles tout en rafraîchissant des pages d'accueil de sites bidons auxquels nous sommes presque tous fichés, ce qui ne sert bien évidemment à rien puisqu'à cette heure-ci ces réseaux sont généralement dénués de toute activité. Bref, de plus ça n'aura intéressé personne vu que je n'aurais rien écrit, et j'espère que si j'ai la chance d'attirer des lecteurs, qu'ils apprécieront, ce serait vraiment un plaisir pour moi de capter l'attention des gens avec des idées qui me viennent naturellement tous les jours, et qu'on me dise si je dois aller consulter ou directement me faire enfermer. Et c'est LA que j'entre en scène, parce que je sais faire des choses...
Oui je sais faire des choses, mais des choses qui ne m'apportent rien professionnellement, rien socialement, des choses qui ne m'apportent rien à moi-même, combien de versions différentes ai-je pu entendre de ce fameux discours ramenant toujours à la même question "Qu'est ce que tu veux faire de ta vie ?" J'en sais rien putain, je peux pas répondre à cette question avec tout ce qu'on voit à la télé, ce qu'on lit dans les journaux, ce qu'on entend à la radio, les influences de notre entourage, entre mes goûts et ma flemme, de plus l'époque n'est pas dans notre camp, on ne sait pas, on a jamais su et je me demande si on saura un jour. La boussole n'indique plus le Nord, on est désorienté alors que l'on ne s'était même pas fixé de destination, et se donner à fond dans le seul et unique but de survivre, seuls les animaux en ont encore le coeur. C'est pour ça que je trouve tristement normal qu'un jeune de 19 ans comme moi (oui, j'ai 19 ans, bientôt du moins, et en plus je suis un garçon ! On apprend peu à peu des choses sur moi) ne sache pas ce qu'il veuille faire jusqu'à la fin de ses jours, on est un peu comme condamné à perpétuité, les barreaux en moins. Et c'est en cet instant de pure réflexion sur mon existence bancale, assurée de rien, que je réalise ce que j'ai envie de faire, j'ai envie de griffonner le papier avec mon stylo, et d'en faire rire et sourire les gens comme de rendre leurs yeux vitreux voir même leur arracher quelques larmes, de chauffer ou glacer leur sang selon ma volonté, faire hérisser d'un seul coup tous les poils de leur corps, d'accélérer leur rythme cardiaque jusqu'à atteindre la tachycardie, foutre leurs émotions et leurs sentiments dans la cuvette d'un Sanibroyeur et tirer la chasse, jongler avec les sphères de la peur, l'amour, la tristesse, la haine, et du goût, de leur faire inconsciemment ouvrir la bouche dans le seul but de ciller le moins possible pour ne pas en perdre la moindre miette, de leur donner tellement envie de lire, toujours plus, toujours plus vite, jusqu'à ce que la vitesse de défilement de leurs yeux dépasse celle à laquelle ils sont capables de décrypter les mots, de les faire régurgiter tout comme de stimuler leur libido, qu'ils souffrent le martyr ou qu'ils jouissent ne serait-ce que le temps d'une lecture, laisser une cicatrice sentimentale ou un beau souvenir indélébile dans chacun, de leur faire vivre par le biais des lettres ce que j'ai vécu ou ce que je me suis senti vivre à travers mes pensées, qu'ils prennent du recul sur toute la merde imposée qui nous étouffe, je veux qu'ils se sentent renaître. Je veux en être capable.
Pour revenir à mon point de départ, je sais faire des choses, mais dont tout le monde se branle, je n'aurais sans doute jamais la chance de vivre de ça, de toutes façons aujourd'hui ça ne vaut même plus le coup, et je ne sais même pas si je vais plaire, alors je ferai ce que je veux, juste ce que je veux, quitte à pourrir tout seul dans mon coin, au moins, moi, j'aurais fait ce que j'aime.
drAine.